Si le gouvernement se défend contre l’abandon de l’industrie française du masque et encourage les achats 100 % « made in France », de nombreux acteurs du secteur public continueront à lancer des appels d’offres aux entreprises qui importent des produits à l’étranger, notamment de Chine.
Les masques importés en Chine
Malgré le fait qu’une trentaine d’usines existent depuis la naissance de la crise sanitaire, le patron du syndicat français des fabricants de masques ne blâme pas les masques importés de l’étranger, notamment d’Asie. « Depuis l’été 2020, plus de 95 % d’appels d’offres ouverts ont été attribués à des importateurs de masques chinois », a-t-il déclaré. De ce fait, il est difficile de trouver des masques ffp2 100% français sur le marché.
Le directeur de Prism a déclaré : « Alors que l’usine française est construite, la Chine a baissé les prix après l’été 2020 et a commencé à subventionner l’exportation de masques ffp3 à partir d’avril 2021. » « Les masques chinois vendus en France sont actuellement beaucoup moins chers qu’en 2019 », tandis que les matières premières ont élevé de 30 % et le frais de transport a été augmenté par cinq, a-t-il déclaré.
Les concurrents chinois ouvrent la voie en matière de prix, de qualité et de production. Les masques fabriqués en Chine se vendent entre 2 et 4 centimes d’euro chacun, tandis que les modèles français se vendent entre 6 et 10 centimes d’euro. Pour plus d’information, veuillez voir le site de Franprotec.
Favoriser l’achat des masques 100 % made in France
Dès fin 2020, l’Association des Fabricants français de Masques a manifesté son intérêt à acheter 100 % France pour les acheteurs publics. « Lorsqu’un acheteur public achète un masque fabriqué en France pour 100 euros, 70-75 % (salaires, honoraires, impôts, taxes) des matières premières aux produits finis reviennent en France, contre 15 % pour les masques importés de Chine », explique le syndicat des fabricants de masques français. En termes d’empreinte carbone, la consommation de gaz carbonique des matières premières et du transport des produits est également « 20 fois » en dessous de celle des masques importés.
Le fondateur de Prism ajoute : « Pendant la crise sanitaire, les activités des entreprises mobilisées pour déplacer la production de masques vers la France sont à risque. » Sauf pour les Hongrois et les Allemands qui ont réservé toutes leurs ventes à leurs industriels et ont banni la commande des masques chinois sur la vente publique.
La loi française contient des dispositions sur les préférences de masques fabriqués en France pour assurer l’indépendance de l’approvisionnement en produits stratégiques, obligeant l’offrant à placer les solutions de production en Europe.
Le cout plus que la qualité
Les syndicats ne comprennent pas pourquoi les appels d’offres fonctionnent sur la base d’un prix. Le patron du syndicat français des fabricants de masques souligne que « les critères de commande publique n’ont pas changé avec la crise, les acheteurs ne sont pas spécialisés, ils ne peuvent pas différencier les produits, et en pratique ils ne prennent en compte que des critères de prix pour choisir un fournisseur ».
Par conséquent, toutes les agences, administrations et entreprises publiques devraient acheter des masques français et, en particulier, modifier leurs critères de sélection pour participer aux appels d’offres afin de ne pas favoriser les importations en provenance de Chine. « Il faut promouvoir des normes en matière de qualité, de fiabilité d’approvisionnement et d’environnement. “Aussi, jusqu’au 31 décembre 2021, la TVA sur les masques est de 5,5 % de façon dérogatoire. En réponse, le syndicat classe les masques comme une nécessité et exhorte la TVA à rester à 5,5 %. Le syndicat sollicite alors de classer les masques tels que les produits de première nécessité de façon permanente et demande le maintien de la TVA de 5,5 %.